Mon année au studio par Compliance Robotics
Plongez-vous dans le récit d'une année d'exploration entrepreneuriale du programme ISS, à travers les témoignages des alumni. Qu'ils aient créé une entreprise innovante à l'issue ou non, tous ont vécu une année engagée, enrichissante et personnelle. Ecoutez-les et découvrez au fil des vidéos et interviews, leurs défis, moments forts et apprentissages majeurs ; sans oublier la force des rencontres qui font l'histoire des startups.
Compliance Robotics : « Le startup studio nous pousse à rêver plus grand »
Comme la recherche, l’entrepreneuriat s’inscrit dans la durée. Mais si les similitudes entre ces deux aventures long-termistes sont nombreuses, le changement de contexte nécessite pour les personnes impliquées d’adopter un nouveau regard, comme en témoignent les porteurs du projet Compliance Robotics, startup en cours de structuration accompagnée par Inria Startup Studio. Explications.
Une équipe de choc….
Développer une nouvelle génération de robots souples capables d’effectuer des tâches impossibles pour les bras robotiques rigides habituellement utilisés dans l’industrie : c’est ce qui rassemble Eulalie Coevoet et Thor Bieze, ingénieurs de recherche, encadrés par Christian Duriez directeur de recherche à lnria, et rejoint par Alexandre Kruszewski, Professeur des Universités à Centrale Lille, pour former Compliance Robotics.
Une équipe de chercheurs qui se connaît déjà depuis une dizaine d’années, et formée autour de Christian Duriez, déjà co-fondateur d’une autre startup par le passé… Tous les ingrédients semblent alors réunis pour que le projet de recherche se transforme en aventure entrepreneuriale.
« Lors de ma première expérience entrepreneuriale, je n’étais que le référent scientifique du projet, je n’étais pas aussi impliqué dans les prises de décisions qu’aujourd’hui. Par ailleurs, il s’agissait d’un projet de simulation médicale réalisée pour répondre à une commande. Il ne s’agissait pas de trouver des débouchés pour une innovation comme c’est le cas avec Compliance Robotics« , précise toutefois ce dernier, heureux de l’accompagnement qu’il a pu trouver au sein du Startup Studio, afin de donner forme à la future entreprise et de préparer tous les porteurs du projet.
… et un début prometteur
“Le projet débute véritablement il y a un peu moins de deux ans, quand nous avons obtenu une bourse du programme « Start-AIRR » de la région Hauts de France afin de démontrer la faisabilité technique d’une idée d’un nouveau design de robot souple. C’est ce qui nous a permis de faire une première étude de faisabilité technique avant notre entrée au sein du startup studio d’Inria. Notre équipe se connaissait très bien pour avoir travaillé au sein du laboratoire CRIStAL et de l’équipe Inria Defrost« , précise Alexandre Kruszewski, qui encadrait les travaux de thèse de Thor Bieze.
Avec Eulalie Coevoet, ils sont rapidement séduits par la proposition de Christian Duriez de former une entreprise pour développer des applications concrètes à leur technologie de robots souples.
Se former aux bases de l’entrepreneuriat
Chercher et entreprendre : des exigences différentes
“Venir du monde académique n’est pas le moyen le plus simple pour faire du business, puisqu’en l’occurrence on a la tentation de développer le meilleur robot possible, alors qu’un entrepreneur cherche avant tout à répondre à un besoin de la manière la plus rentable possible. Il faut donc penser dès le départ à la façon d’optimiser l’emploi des ressources disponibles pour la réalisation d’une tâche et non pas chercher à construire le meilleur prototype possible par rapport à l’état de connaissance actuel”, ajoute Alexandre Kruszewski.
Il est rejoint par Christian Duriez qui reconnaît de son côté que le niveau d’exigence n’est pas le même d’un monde à l’autre : « En recherche, on peut faire des prototypes qui ne fonctionnent parfois que le temps de publier les résultats de nos travaux. Désormais, il faut s’assurer que les robots que nous produirons pour nos futurs clients fonctionnent dans la durée !«
La réalité du milieu entrepreneurial
“Nous sommes tous convaincus de faire quelque chose qui va faire bouger les lignes. Mais ISS nous permet de sortir de certains réflexes propres aux chercheurs pour se mettre à la place des industriels. Notre innovation est un push technologique puissant, mais il faut encore le tester et l’adapter à des use case spécifiques et concrets. ISS nous aide tout particulièrement à trouver notre market feat, en allant à la rencontre de potentiels clients sur le terrain”, explique Thor Bieze.
“On passe beaucoup de temps à échanger avec des membres de l’écosystème comme des intégrateurs par exemple, afin de voir s’il existe des trous dans la raquette entre l’offre existante et les besoins exprimés par les clients. Il faut trouver le produit ou concept qui va permettre à la startup de se distinguer sur son marché. ISS nous donne de bonnes bases pour entreprendre et pour apprendre le jargon de l’entrepreneuriat. Je ne savais pas ce qu’était un push technologique, un market feat ou une levée pre-seed auparavant ! Enfin le programme nous pousse à rêver plus grand. C’est aussi un changement nécessaire quand on devient entrepreneur. »
La stratégie au cœur de l’aventure
Grâce à l’accompagnement proposé à Compliance Robotics sur le site lillois Inria, ou encore aux boards réunis toutes les deux semaines afin de challenger les décisions prises par les membres de l’équipe, Inria Startup Studio a ainsi permis à ces derniers d’embrasser pleinement leur nouveau rôle, comme l’indique Eulalie Coevoet : “ISS nous a permis d’affiner notre stratégie pour entrer sur ce vaste marché qu’est celui de la robotique industrielle. Je n’aurais jamais imaginé mener une aventure entrepreneuriale sans ces conditions.«
« ISS nous challenge en nous poussant à nous poser les questions qui fâchent, et en nous mettant face aux décisions qu’il est nécessaire de prendre, sur le choix de la structure, la répartition des parts… Grâce aux nombreux points d’étapes, on ne tombe jamais dans la routine et dans la facilité, au contraire, on adopte vite une dynamique nécessaire à faire évoluer le projet. »
Désormais, l’équipe cherche à développer des POC avec certains partenaires agro-industriels, autour notamment de son convoyeur robotisé déformable qui allie la précision des robots pick and place et la cadence des convoyeurs classiques.
« L’enjeu est d’éviter de développer des choses trop éloignées des besoins réels de nos cibles. C’est l’un des points forts de l’année d’accompagnement à ISS. Cela nous a aussi permis d’apprendre à pitcher notre projet et de rencontrer des investisseurs potentiels et d’autres entrepreneurs qui partagent notre vécu », conclut Christian Duriez, qui s’attèle enfin à structurer de manière formelle Compliance Robotics en entreprise d’ici 2024.
(Re)découvrez les articles de Brij Srivastava, co-fondateur de Nijta, de Thibault Lenart, co-fondateur et PDG d’Operys et de Marie Paindavoine, fondatrice de Sklyd.
Date de publication : 10/04/2024