Inria à Vivatech
Ecosystème 9 minutes

Inria à Vivatech

Vivatech est le salon français de la technologie et à ce titre, la présence d’Inria y est incontournable. Mais au-delà de cette évidence, participer à un salon d’une telle taille est coûteux en temps, énergie et argent alors comment y participer au mieux ? Cela est sans doute moins évident. Bien…

Vivatech est le salon français de la technologie et à ce titre, la présence d’Inria y est incontournable. Mais au-delà de cette évidence, participer à un salon d’une telle taille est coûteux en temps, énergie et argent alors comment y participer au mieux ? Cela est sans doute moins évident.

Bien sûr il suffirait de constater que Vivatech est l’occasion d’écouter ou même de rencontrer des personnalités de la technologie. Cette année, la venue d’Elon Musk aura étonnamment mobilisé la foule malgré toutes les controverses créées par le personnage. Plus proche de nous, Robert Metcalfe, inventeur d’Ethernet et fondateur de 3Com a non seulement passé du temps sur le stand, mais a même donné une conférence inspirante dans le centre Inria de (l’université de Paris Sorbonne) Paris.

Robert Metcalfe sur le stand Inria

Inria permet de participer à Vivatech de manières diverses et variées

Des chercheurs ont l’occasion de faire des démos de prototypes et présenter des résultats de recherche prometteurs.  Par ailleurs, chaque jour, selon les années, entre 3 et 5 porteurs de projets de startup deeptech d’Inria Startup Studio ont eux aussi leur espace sur le stand Inria. Enfin, un projet dans le domaine de l’intelligence artificielle est aussi régulièrement accueilli sur le French-German Tech Lab en partenariat avec l’institut de recherche DFKI.

Cette année, il y eut une grande variété de projets. Dans l’ordre chronologique, le mercredi 14 juin, AFoodI (Foodtech), Twinical (Santé), Poucet (Outils logiciels), Vocalia (Synthèse de voix) ; le jeudi 15 juin, Dahu (Robotique et santé), Denergium (Energie), Pontos (Foodtech) et Abbrevio (Internet B2B) ; le vendredi 16 juin,  Compliance Robotics (Foodtech), Matricis (Santé), Operys (Marché de la construction) et Zvote (vote électronique) ; et enfin lors de la journée grand public le samedi 16 juin, Co-Idea (EdTech), Pulse Audition et Qairnel (Santé). Sans oublier sur le stand franco-allemand avec DFKI, ScreenIA (Fintech), Skyld (Cybersécurité pour l’IA), DecorAR (Application web pour la décoration intérieure) et Nijta (Cybersécurité) dans l’ordre chronologique. La page portefeuille de ce site permet de trouver plus d’information, https://www.inriastartupstudio.fr/portfolio/. Et il y a de la valeur dans ce rassemblement comme l’a dit un entrepreneur : « L’occasion de revoir d’autres porteurs, ce qui paradoxalement n’est pas toujours le cas au quotidien ».

Quand on sait que plus de 30 projets sont sélectionnés chaque année, il n’y pas de place pour tous, et des choix les moins arbitraires possibles doivent être faits. Toutefois tous les porteurs, ainsi qu’une dizaine de doctorants intéressés par le salon sont aussi invités par Inria : « Mon objectif était de faire l’expérience de l’ambiance startup en France/Europe, et quelles technologies les gens travaillent actuellement/qui intéressent. Aussi, je voulais voir les technologies du futur, qui sont actuellement en chantier. Et bien que je serais intéressé par un projet entrepreneurial dans le futur, je n’ai pas trouvé la bonne idée sur laquelle travailler. Je continuerai à penser à toutes les belles idées que j’ai découvertes à Vivatech, et j’espère pouvoir faire quelque chose d’intéressant à l’avenir. »

Faire le meilleur usage d’une participation à Vivatech

Un salon ne peut se limiter aux quelques rencontres plus ou moins accidentelles qu’on y fera. Alors comment essayer d’en tirer le meilleur parti possible ? Tout d’abord, un salon se prépare. La liste des invités et participants est annoncée bien à l’avance et il est donc important de réfléchir aux objectifs que l’on se donne. On peut ainsi se donner des priorités et objectifs réalistes, car il est tout simplement impossible de tout faire !

Préparer. Parcourir et étudier le plan du salon, planifier des visites, contacter des personnes ou institutions d’intérêt constitue la première phase de préparation d’un salon. Un des porteurs nous a dit sa satisfaction mais note qu’il aurait pu « mieux anticiper notamment presse et media ». On pourra faire un parallèle aux préparations que l’on fait dans l’exploration d’un marché (voir Réussir son exploration marché – Repères clés et bonnes pratiques). Ainsi deux porteurs nous disent « Nous avions un objectif de plus de 10 contacts chez des grands comptes à recontacter avec une proposition commerciale » ou la nécessité de « préparer très en avance, objectif d’au moins 10 contacts, pas toujours réalisés. »

Faire des démos. « Nous en avons retenu une excellente expérience. De nombreux contacts ont été noués à cette occasion, le ‘wow’ effect de notre démo a bien fonctionné, et nous avons planifié de nombreux entretiens post-VivaTech. Le stand était bien placé, et nous a permis d’obtenir une belle visibilité. L’esprit « promo » au stand ISS a permis également d’obtenir une belle traction. »

Être visible. « Grâce à Inria, notre projet spécialisé dans l’IA générative et la synthèse vocale a pu se confronter à ce qui se fait de mieux en termes d’innovation technique, de dynamisme, et d’entrepreneuriat. Sur notre stand, nous avons eu le plaisir d’échanger aussi bien avec des prospects curieux qu’avec des investisseurs potentiels, voire de futurs partenaires… L’opportunité de découvrir d’autres innovations et de participer à des conférences variées a également jalonné notre parcours. Nous avons été très agréablement surpris par la mise en lumière des IAs génératives lors de cet événement. On notera par exemple l’intervention du Président de la République soulignant l’importance de notre domaine d’expertise pour l’industrie française. Cela confirme que nous naviguons dans la bonne direction, et a renforcé notre détermination. Mention spéciale aux superbes T-Shirts INRIA réalisés pour l’occasion, couleur violet. Avec l’INRIA, on ne passe jamais inaperçu. 🙂 »

Grégoire Maurice, Monica Le Bezvoët des sites Inria de Lille et Rennes.

Pitcher. Et quelle meilleure visibilitéque de présenter son projet de startup pendant quelques minutes, et mieux encore sur le stand franco-allemand du Tech Lab. ISS encourage ses porteurs à travailler leur pitch dans une multitude d’événements aux tailles et objectifs variés (Pitch & Talk, Find Your Cofounder, Fête des Startups) car cet exercice n’est pas naturel et pourtant indispensable quand vos interlocuteurs cherchent l’efficacité avant tout.

Cyril Baudrillard porteur du projet Arboel (aka ScreenIA).

Etablir des contacts. Les contacts sont en majorité des prospects/clients, également des acteurs de l’écosystème et à un degré moindre des investisseurs, « Nous avons rencontré énormément de gens de plein de domaine différent et nous sommes revenus avec des prospects et des contacts de VCs, institutionnels etc. Donc c’est bien pour la visibilité et pour le réseau. »

Valider des hypothèses. Par exemple « Le projet avait besoin de se challenger en live avec ses futurs clients, c’était vraiment un bon timing pour nous. »

Accepter du déchet. Toutefois il faut aussi accepter une perte de temps, comme par exemple « Un peu déçu des profils qui sont passés sur le stand (profils pas pertinents ou consultants qui voulaient à tout prix nous vendre quelque chose). » Pire encore « Beaucoup de publics différents, manque de thématique pour trouver les boites ayant les mêmes clients ou répondant aux mêmes besoins. On est clairement dans un salon « whaoo » en ce sens que la forme semble plus importante que le fond… ». Un autre témoignage : « nous aurions aimé avoir plus de contacts et moins de « touristes » ».

Rester optimiste. « Le listing des entreprises présentes nous laissait craindre que nous trouverions peu de contacts intéressants sur place. En définitive, c’était tout l’inverse, et nous avons pu grandement bénéficier de VivaTech pour développer notre projet. »

Apprendre. Et parfois il s’agit d’un simple apprentissage pour le premier salon de ce type : « cela m’a permis de comprendre qui vient au salon et pourquoi. Important pour pouvoir se positionner pour y tenir un stand l’année prochaine, si cela rentre dans notre stratégie de développement. Essentiel aussi pour s’imprégner de l’ambiance pour adapter sa stratégie de stand en voyant comme ont fait les autres startup » ou encore « Très positif d’y avoir été en visiteur [en 2022] pour préparer notre futur stand de 2023 et ainsi voir ce qui marche bien ou ne marche pas (niveau d’attractivité, démo, etc..) »

Découvrir. Rester sur le stand Inria serait une erreur, du moins pour les porteurs de projet. Il faut pour ceux qui ont été sélectionné passer une journée à présenter ses démos, pitcher rapidement les visiteurs. Le salon dure toutefois 4 jours et donne l’occasion de découvrir les autres stands régionaux, nationaux et internationaux du salon. On peut y écouter une multitude d’intervenants passionnants, possibles source d’inspiration.

Informer. Enfin le stand donne la possibilité aux permanents Inria de présenter leur institut, d’expliquer qu’Inria Startup Studio est ouvert à tous ceux qui ont un projet de startup deeptech numérique. La journée grand public du samedi permet de susciter des vocations, de recruter des stagiaires et peut-être de stimuler les futurs entrepreneurs de demain.

Et après ?

Il y a l’avant, le pendant mais pas seulement. Le salon est bruyant, exténuant, les rencontres sont souvent brèves, le temps d’un elevator pitch. Il faut de retour au bureau, archiver la liste des contacts réalisés dans un simple fichier excel ou dans un CRM (Customer Relationship Management) quand on en dispose. On n’est plus dans le domaine de l’exploration marché mais dans celui de la gestion d’un « pipeline » commercial. Il faudra qualifier, recontacter sans délai les personnes intéressantes sur LinkedIn et faire un suivi adapté aux souvenirs et notes.

Bon Vivatech 2024 !

Date de publication : 11/07/2023

Hervé Lebret

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