100 Projets soutenus par Inria Startup Studio

Depuis son lancement en 2019, Inria Startup Studio aura fait auditionner 100 projets de startup deeptech numérique devant son comité de sélection. Le 100^e projet s’appelle AlphaBrain, est issu du centre de recherche de Saclay et traite du suivi des patients pendant une anesthésie générale. Mais là n’est pas le sujet de ce billet et vous pouvez voir dans la page Portfolio l’ensemble des projets accompagnés par les équipes Inria. Il sera question ici d’une analyse de ces projets du point de vue de leur nature, de leur situation actuelle et aussi de la typologie des porteurs de ces projets.

L’intelligence artificielle, le logiciel mais aussi la santé

Commençons par la nature des projets, à savoir les technologies qu’ils embarquent et leurs domaines d’application. Sans surprise les technologies tournent autour du logiciel comme le montre le graphique suivant.

Les technologies logicielles génériques représentent 35% des projets, alors que l’intelligence artificielle représente 29% des projets, le traitement d’image 10% et le traitement du signal ou de l’information 7%. Les interfaces utilisateurs en représentent 6%, les télécommunications et la robotique 5% chacun. Viennent enfin microélectronique, chimie et matériaux avec 1% chacun.

Parce que les technologies logicielles et l’intelligence artificielle (IA) sont des termes devenus très génériques, le graphique qui précède affine la description : conception et modélisation (17%), architecture des systèmes (7%), gestion des documents (6%) et cybersécurité (5%) décrivent le logiciel alors que le traitement automatique du langage et de la connaissance (14%), l’apprentissage automatique (10%) et les techniques algorithmiques (5%) décrivent plus finement l’IA.

Les technologies ne sont qu’un aspect de la nature d’un projet de startup car c’est le domaine d’application qui est essentiel. Un produit ou service embarquera d’ailleurs bien souvent de nombreuses technologies. Ici encore, le logiciel (en temps qu’industrie cette fois) représente 22% des projets, alors que l’internet est au même niveau. La santé arrive en 3^e position avec 18% des projets suivis par l’industrie des médias et des divertissements (13%), les machines et matériels (8%), la mobilité (6%), la finance (3%). Les 10% restants incluent l’énergie et l’environnement, l’alimentation, les télécommunications, l’ingénierie. Oui comme le dit l’adage « software is eating the world », le numérique est partout.

Des doctorants, des ingénieurs mais aussi des externes Inria

Qu’en est-il des porteurs de ces 100 projets. Nous avons tout d’abord dénombré 144 porteurs de projets. Si l’on dit souvent qu’il ne fait pas bon se lancer seul, 49 de nos projets avaient un porteur seul. Autres sujets délicats que nous ne négligeons pas, mais qui restent difficiles à améliorer, 10% de femmes parmi ces porteurs et 73% de porteurs français. La Silicon Valley est connue pour le même biais de genre mais et par contre beaucoup plus internationale avec environ 50% de porteurs migrants. Enfin nous comptons 15 chercheurs permanents (dont 4 issus de l’université), 46 jeunes docteurs ou postdocs (dont 15 de l’université), 17 ingénieurs de recherche, 15 jeunes diplômés, 9 alumni Inria (des personnes étant passé par Inria il y a plusieurs années) et 40 porteurs sans lien académique (qui souvent sont associés à un porteur académique dans un projet à plusieurs porteurs). Cette diversité de population est une richesse pour la communauté de porteurs qui s’est ainsi créée et qui a pu commencer a faire du partage d’expériences après les années de confinement lié au COVID.

Quel est le statut actuel des projets ? Nous avons un process se sélection où nous comptons en qualification les projets passés en comité, mais n’ayant pas encore commencé le programme. La construction correspond aux projets en cours de programme, et la sortie du programme est appelée mise en œuvre (sauf si la startup est créée ou le projet arrêté).

25 startup et plus de 5 million d’euros

25 startups ont donc été créées sur un total de 59 projets ayant achevé le programme (soit un taux de conversion de 40%). Nous avons remarqué qu’il faut en moyenne 4 à 5 mois pour créer la startup après avoir quitté le programme. Cinq de ces startup ont levé plus 500k€ ce qui est un taux de 20% entre startup créées et celles ayant levé des fonds. On notera pour la bonne forme que 5 projets sélectionnés ne sont pas entrés dans le programme et 12 ont finalement arrêté leur projet pendant ou après le programme.

Hervé Lebret